Les points de Grammaire du Cinéma
et L'histoire du cinéma
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Les motifs au cinéma
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technique
Lumière
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DaVinci Resolve Fusion
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PLONGÉE
La Soubrette ingénieuse Ferdinand Zecca(1902)
C’est à Ferdinand Zecca que nous devons une utilisation très récréative de la plongée, sans équivalent possible ailleurs qu’au cinéma. En 1902, dans L’Ingénieuse soubrette, il montre comment une jeune servante, chargée par son maître d’accrocher des tableaux, a l’idée de grimper à quatre pattes le long du mur pour pendre les cadres.
Le truquage est simple et aussi ingénieux que la soubrette. Lorsqu’elle se voit confier les tableaux par son maître, les deux personnages sont filmés de façon tout à fait normale, debout devant une toile peinte représentant un salon bourgeois. Pour filmer la servante qui se prend pour une mouche, la toile peinte est couchée à plat sur le sol du studio et la caméra est hissée au-dessus d’elle, filmant en direction du bas, en plongée totale à 90°. Un truquage qui demandait de fabriquer un support solide capable de soutenir la caméra et son opérateur en toute sécurité au-dessus du décor et des comédiens. Des repères sur le décor ont permis de cadrer exactement de la même façon les deux prises de vue et la soubrette a pris elle aussi ses marques pour assurer la continuité de ses gestes entre les deux situations. Elle joue maintenant à genoux sur le décor. Elle peut ainsi faire mine de se mouvoir sur une paroi verticale, telle une fine mouche! Quand elle reprend pied sur le sol du salon, et pour montrer l’étonnement de son maître devant tant d’habileté et de rapidité, c’est la suite de la première prise de vue, filmée normalement en position debout, qui est utilisée. Entre chaque situation, la pellicule a été coupée et recollée plan sur plan, et le passage d’une situation newtonienne à une situation fantaisiste totalement impossible s’est fait miraculeusement.
CONTRE PLONGÉE
James Williamson Attack on a China Mission (1900)
Dans le cinéma primitif, la contre plongée pose un problème inextricable. L’opérateur qui dresse son objectif vers le ciel ne le fait pas sans conséquences. Obligatoirement, il va s’exposer au problème du contre-jour violent auquel s’était déjà confronté James Williamson dans Attaque d’une mission en Chine en exécutant le premier contre champ face au soleil. Il risque un mauvais rendu de la scène en ombre chinoise. D’autant plus que la pellicule noir et blanc des débuts du cinéma est un film orthochromatique, sensible à toutes les radiations sauf au rouge. Cette émulsion oblige, entre autres inconvénients, de maquiller les lèvres des comédiens en noir afin qu’on les remarque. De même, le costume d’un groom, comme tout ce qui est rouge, doit être prévu en tissu noir, le résultat, sinon, est un gris moyen. Par ailleurs, cette émulsion différencie peu les variétés de verts de la nature, mais surtout elle rend trop clairs les bleus, elle produit des ciels très lumineux, délavés jusqu’au blanc. Dans ces conditions, un nuage ne se différencie pas de l’azur! C’est pourquoi les opérateurs évitent autant que possible le ciel dans la composition de leur cadre, et le panoramique de bas en haut est rarissime dans les films de 1900, et la contre plongée exceptionnelle, l’utilisation de l’un ou de l’autre est considérée à l’époque par tous les cinéastes comme une faute plutôt qu’une prouesse technique.